Les villes et les régions aux Dialogues Climat 2020 de la CCNUCC : Leçons de la Côte d’Ivoire et du Japon
Les Dialogues des Nations unies sur le changement climatique 2020 se sont tenus du 23 novembre au 4 décembre et ont rassemblé des États (appelés « parties ») et des acteurs non étatiques pour souligner les progrès réalisés dans le domaine du climat en 2020 et pour tenter de relever les ambitions en matière de climat alors que les pays actualisent leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) en prévision de la COP26 reportée 2021, à Glasgow. Dans le cadre des dialogues, une initiative a été prise pour que les groupes d’observateurs – tels que des ONG, des gouvernements locaux et des autorités municipales, des acteurs du monde des affaires et de l’industrie, etc.
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Climate Chance et ICLEI co-organisent l’événement LGMA
Climate Chance, en tant qu’observateur officiel, a co-organisé un événement au nom de la constituante LGMA avec ICLEI le 1er décembre, sur le thème « Action multi-niveaux pour renforcer l’ambition et la révision des CDN ». L’objectif de cet événement était de mettre en évidence des exemples concrets de l’engagement multi-niveaux au Japon et en Côte d’Ivoire.
Le panel était animé par Yunus Arikan, ICLEI, et était composé de :
- Romain Crouzet, Climate Chance
- Charlène Kouassi, Observatoire des mobilités africaines
- Michihiro Oi, Ministère de l’Environnement Japon
et a été suivie d’échanges avec Firdaous Oussidhoum et Jean-Baptiste Buffet (CGLU), Ladislas Ngendahimana (RALGA – Rwanda), et Duncan Booker (Glasgow City Council – UK).
L’exemple de la Feuille de Route ivoirienne
Dans le cadre de l’événement spécial LGMA, Climate Chance a présenté directement à un public d’acteurs étatiques et non étatiques la manière dont ces derniers peuvent contribuer directement aux CDN, comme dans le cas de la feuille de route pour la mobilité durable en Côte d’Ivoire. La feuille de route est un projet élaboré par Climate Chance et l’Observatoire des mobilités africaines, avec le ministère ivoirien des transports et le soutien de la Fondation Michelin. Elle présente une vision pour le développement de transports plus écologiques et plus efficaces, en tenant compte des perspectives de toutes les parties prenantes sur le terrain.
Charléne Kouassi
« Cela a été une expérience merveilleuse pour moi en tant que personne et pour l’OMA, car nous avons le témoignage qu’une telle approche fonctionne […] nous avons agi comme un pont entre le gouvernement et la population, et cela pourrait être un modèle pour d’autres pays »
Actuellement, des travaux sont en cours pour quantifier la réduction des émissions résultant de la mise en œuvre de cette feuille de route, et pour les inclure éventuellement dans la CDN ivoirienne. Pour maintenir l’engagement des acteurs locaux et faire progresser la mise en œuvre de la feuille de route, des ateliers ont été organisés au niveau national et dans des villes. Cocody, Bouaké et Odienné, les trois villes choisies pour les consultations publiques, sont également des villes signataires de la Convention des Maires d’Afrique subsaharienne (CoMSSA).
Romain Crouzet
« Cette coalition a créé des feuilles de route efficaces pour une mobilité durable et inclusive dans différents pays… Ces feuilles de route peuvent aider les pays à atteindre leurs CDN. [Ce modèle] peut être reproduit dans différents pays, mais aussi dans différents secteurs ».
L’exemple du Japon
Le cas du Japon, présenté par Michihiro Oi, du ministère japonais de l’environnement, a montré l’importance de l’action locale et d’une collaboration efficace entre le gouvernement national et les autorités locales. Michihiro Oi a expliqué que l’augmentation du nombre de villes et de préfectures japonaises engagées dans un programme « net-zero » d’ici 2050 n’est pas uniquement liée aux phénomènes météorologiques violents qui ont touché de nombreuses villes en 2019. Après que quatre villes japonaises aient initialement déclaré leurs ambitions de neutralité carbone, le ministre de l’environnement a encouragé les déclarations d’autres gouvernements locaux. Lorsque les gouvernements locaux planifient la manière de réaliser leurs ambitions, le gouvernement national travaillera avec eux pour fournir le soutien nécessaire à chaque étape. Dans ce cadre, M. Oi a également annoncé les préparatifs du ministère japonais de l’environnement en vue d’organiser une conférence internationale des villes « Net Zero » en collaboration avec la CCNUCC, l’IGES, l’ICLEI et d’autres partenaires au début du mois de mars 2021.
La feuille de route de la LGMA COP26 « c » : quels nouveautés ?
Yunus Arikan, en sa qualité de Point Focal des Gouvernements Locaux et Autorités Municipales (LGMA), circonscription de la CCNUCC, a résumé la vision de la feuille de route de la LGMA COP26 « Vers une COP de l’action multi-niveaux ». Il a souligné qu’aucune des premières CDN n’est compatible avec l’Accord de Paris car elles ont toutes été préparées avant l’adoption de l’Accord de Paris et n’ont donc pas abordé des objectifs clés comme l’action multi-niveaux, la neutralité climatique et les objectifs de 1,5°C. C’est pourquoi le succès de la COP26 dépend des CDN nouvelles et ambitieuses qui doivent être préparées avant la COP26 par toutes les nations en collaboration avec les gouvernements locaux et régionaux. La « Multilevel Action COP » est la devise de la feuille de route de la LGMA COP26 et couvre 7 piliers axés sur :
- Renforcer l’ambition,
- Intégration verticale et transparence du NDC
- Localiser le financement du climat,
- Une approche équilibrée en matière d’atténuation et d’adaptation
- Lier le climat à l’économie circulaire et à la nature,
- Amplifier l’action climat mondiale
- Justice climatique et équité sociale.
Après son intervention, le représentant du groupe de travail sur la feuille de route de la LGMA COp26 de CGLU, du CGM, de RALGA ainsi que du conseil municipal de Glasgow ont partagé leurs mises à jour et leurs contributions à ce plan commun.