Rapport 2023 sur le déficit de l’adaptation au climat
Rapport des Nations unies qui résume l'état actuel de l'adaptation au changement climatique, en comparant les besoins actuels avec les financements, la planification et la mise en œuvre d'actions.
Cette édition du rapport sur le déficit d’adaptation étudie l’état actuel de la planification de l’adaptation et la mise en œuvre de ces plans au niveau mondial. Elle comprend également un chapitre plus détaillé sur le financement par rapport aux éditions précédentes, ainsi qu’un accent sur les pertes et dommages, qui sont de plus en plus présents dans les agendas des négociations internationales.
Il présente des mesures permettant d’améliorer les efforts d’adaptation nationaux et mondiaux – y compris des cas concrets – et identifie des moyens d’accroître le financement de l’adaptation.
🔎 Grands Enseignements
Le rapport identifie le « déficit de financement de l’adaptation », c’est-à-dire la différence entre les flux financiers actuels et les besoins d’adaptation. Ce chiffre se situe actuellement entre 194 et 366 milliards de dollars par an. Les besoins financiers en matière d’adaptation sont 10 à 18 fois plus importants que les flux financiers publics internationaux actuels destinés à l’adaptation, soit au moins 50 % de plus que les estimations précédentes.
Les flux de financement public international pour le climat vers les pays en développement ont diminué de 15 % pour atteindre 21,3 milliards de dollars américains en 2021, après avoir augmenté à 25,2 milliards de dollars américains entre 2018 et 2020. Pour respecter les engagements pris lors de la COP26 de doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025, les flux financiers doivent augmenter de 16 % entre 2022 et 2025. Même si cet objectif est atteint, il ne réduira le déficit de financement de l’adaptation que dans une fourchette de 5 à 10 % (cf. figure plus bas).
Cinq pays sur six parties à la CCNUCC ont établi au moins un plan, une stratégie ou une politique d’adaptation au niveau national. La moitié d’entre eux ont mis à jour ces instruments au moins une fois. Parmi ceux qui ne disposent pas de plan d’adaptation, la moitié est en train d’en élaborer un. Ce rapport note toutefois un ralentissement global dans l’adoption d’instruments de planification.
La mise en œuvre des plans d’adaptation stagne dans les pays en développement. Les actions soutenues par les quatre principaux fonds internationaux pour le climat ont diminué en nombre tout en augmentant en valeur en raison de la présence de projets plus importants. Cela pourrait être dû en partie à des événements exogènes tels que la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.
Si les pertes et dommages sont de plus en plus présents dans les CDN et les plans d’adaptation, l’accent est surtout mis sur les pertes économiques, et un manque de clarté conceptuelle entrave les progrès opérationnels.
Alors que les mesures d’atténuation se taillent la part du lion en matière de financement, la lenteur et l’insuffisance des progrès dans la réduction des émissions se traduisent déjà par des limites douces et dures à l’adaptation – les points au-delà desquels même l’adaptation pourrait ne pas être possible.