Présentation
Le Cinquième Rapport d’Évaluation (AR5) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) constitue l’analyse la plus complète des Nations Unies sur l’évolution de notre climat. Il fournit la base factuelle et scientifique qui sera utilisée à travers le monde pour l’élaboration des politiques climatiques dans les années à venir.
Le présent document fait partie d’une série de documents qui synthétisent, par secteur économique, les conclusions de l’AR5 les plus pertinentes. Il s’appuie sur le postulat que le secteur du transport pourrait tirer davantage parti de l’AR5, un document long et très technique, si celui-ci était résumé de façon précise, accessible, judicieuse et claire.
Bien que les informations présentées dans ce rapport constituent un résumé explicatif des principaux éléments de l’AR5 se rapportant à ce secteur, le présent rapport adhère strictement à la base scientifique du document source original.
Nous tenons à remercier tous les relecteurs, qu’ils soient issus de la communauté scientifique ou du monde de l’entreprise, pour le temps et les efforts qu’ils ont consacrés à ce document et pour leurs commentaires très précieux.
Les informations présentées dans ce rapport se retrouvent dans les rapports scientifiques et techniques du GIEC, revus par des comités de lecture et référencés de manière exhaustive, à l’adresse suivante : www.ipcc.ch
Conclusions principales
- Les incidences des changements climatiques, plus particulièrement la recrudescence des sécheresses et des inondations, les canicules, le dégel du pergélisol et l’élévation du niveau de la mer pourraient endommager les infrastructures de transport telles que les routes, les chemins de fer et les ports, ce qui nécessitera une adaptation et des changements considérables en matière de planification des itinéraires dans certaines régions.
- Les transports représentent environ un quart des émissions mondiales de carbone de source énergétique. Cette contribution augmente plus rapidement pour les transports que dans tout autre secteur utilisateur final d’énergie. À défaut d’une intervention politique agressive et durable, les émissions de carbone découlant directement des transports pourraient doubler d’ici 2050.
- La réduction des émissions de carbone générées par les transports constitue une tâche ardue, au vu de la demande constamment en hausse et de la lenteur de la rotation des stocks et des infrastructures. Pour certains modes de transport, ces difficultés seront liées de surcroît au besoin des carburants alternatifs de présenter une intensité énergétique équivalente à celle des carburants fossiles. Dans la mesure où peu de progrès ont été réalisés jusqu’à présent, les nouvelles technologies
pourraient permettre d’opérer la transition nécessaire pour réduire les émissions de manière considérable. De nouvelles infrastructures et un transfert modal, ou encore la mise en oeuvre de politiques rigoureuses accompagnées d’un changement de comportements pourraient également avoir des effets bénéfiques.
- De nombreuses mesures d’efficacité énergétique génèrent un retour sur investissement positif. C’est ainsi, par exemple, que des mesures telles que l’amélioration de l’aérodynamique et la réduction du poids des véhicules, ou encore la mise en conformité des moteurs avec des normes d’avant-garde pourraient faire diminuer la consommation d’énergie de 30 % à 50 % d’ici 2030. Certaines de ces mesures sont assorties de coûts négatifs tout au long du cycle de vie.
- Les systèmes de transport efficaces et à faibles émissions de carbone présentent des co-bénéfices importants, tels qu’un meilleur accès aux services de mobilité pour les populations démunies, des gains de temps pour les utilisateurs, une meilleure sécurité énergétique et une diminution de la pollution dans les villes, autant de facteurs qui peuvent aussi permettre d’améliorer les conditions de santé. Ces bénéfices sont susceptibles de compenser la plupart, si ce n’est l’intégralité, des coûts d’atténuation. Une planification intégrant une vision à long terme peut donner lieu à des réseaux de transports résilients à ffaibles émissions de carbone, notamment dans les nouvelles zones urbaines