En Afrique, le taux d’élévation des températures est plus rapide que la moyenne mondiale. 2021 ayant été entre la troisième et la quatrième année la plus chaude sur le continent, le rapport expose les effets et l’évolution des phénomènes météorologiques extrêmes recensés en s’appuyant sur un panel d’indicateurs climatiques variés.
Cette troisième édition du rapport, issue d’une initiative conjointe de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et de la Commission de l’Union africaine (CUA), compare les anomalies climatiques et mesure l’évolution des différents indicateurs entre 1981 et 2010.
En analysant avec précision la fréquence, l’intensité et les effets des phénomènes météorologiques extrêmes sur l’ensemble du continent, le rapport étend sa portée jusqu’aux conséquences sociales, économiques, alimentaires et écosystémiques des transformations climatiques.
En cela, il offre un point de vue régional sur la variabilité du climat et ses conséquences à l’échelle de l’Afrique, avec une insistance particulière sur les enjeux de la gestion de l’eau. Enfin, il formule des recommandations, aussi bien pour renforcer les actions régionales et leur coordination que pour inciter les investissements dans l’adaptation au changement climatique.
🔎 Grands Enseignements
L’Afrique ne représente qu’environ 2 à 3% des émissions mondiales de GES, pourtant elle subit les conséquences du changement climatique de manière disproportionnée :
L’élévation du niveau de la mer est en moyenne plus rapide que dans le reste du monde (4 mm/an sur les côtes de la mer Rouge et dans le sud-ouest de l’océan Indien) et devrait exposer entre 108 et 116 millions de personnes à ce risque à l’horizon de 2030.
Le continent s’est davantage réchauffé que toute autre région dans le monde depuis l’ère pré-industrielle (environ +0,3°C par décennie entre 1991 et 2021), plongeant ainsi 58 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë, réduisant la superficie du lac Tchad à 1 350 km² à partir des années 2000 (contre 25 000 km² en 1960), faisant reculer les glaciers d’Afrique de l’Est plus rapidement que la moyenne mondiale et baissant la productivité agricole du continent de 34% depuis 1961. L’ensemble des risques liés à la sécheresse ont, au fil des 50 dernières années, coûté la vie à plus de 500 000 personnes tout en causant des pertes économiques d’au moins 70 milliards de dollars.
La croissance démographique et la hausse de la consommation, conjuguées aux différents risques climatiques, exercent de fortes pressions sur les ressources limitées en eau. Au total, 779 millions de personnes ne disposent pas d’un accès aux services basiques d’assainissement, et 27 pays africains n’ont pas les capacités nécessaires à une gestion intégrée des ressources hydriques.
60% de la population africaine n’ont pas accès à des systèmes d’alerte précoce pouvant les protéger contre les phénomènes météorologiques extrêmes, en dépit d’une amélioration des services climatologiques en Afrique.
Face à ces risques, le continent souffre d’un manque de moyens financiers et logistiques, accentué par les dommages matériels et les déplacements de population. Le rapport estime que les conséquences des modifications climatiques coûteraient 50 milliards de dollars par an d’ici à 2050 aux pays africains. La capacité de ces derniers à atteindre les Objectifs de Développement durable des Nations Unies (ODD) et les cibles de l’Agenda 2063 de l’Union africaine se retrouve alors compromise.
Malgré leur faible contribution aux émissions mondiales, 40 pays africains ont revu à la hausse leurs Contributions Déterminées au Niveau national (CDN), en matière d’atténuation et d’adaptation, et au total, 83% des plans nationaux africains comportent des objectifs de réduction d’émissions.
💡 Pour suivre les enjeux climatiques en Afrique à travers les prismes économique, énergétique ou encore urbain, le travail des jeunes journalistes d’Afrik 21 permet de suivre l’actualité verte du continent.
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