Dans le but d’améliorer la connaissance et de rendre compte du rôle d’amortisseur climatique joué par les zones humides en Méditerranée dans les politiques d’adaptation et de prévention des catastrophes naturelles, le Plan Bleu a initié en 2013, en partenariat avec la Tour du Valat, le projet Med-ESCWET. Ce projet sur « l’évaluation économique des services écologiques fournis par le zones humides méditerranéennes en termes d’adaptation au changement climatique », cofinancé par la Fondation MAVA et la Fondation Prince Albert II de Monaco, cherche à développer une approche fondée sur les écosystèmes, et à promouvoir l’utilisation et la restauration d’infrastructures naturelles comme mesures d’adaptation au changement climatique, plutôt que les infrastructures artificielles jusqu’à présent largement privilégiées.
Dans le cadre de Med-ESCWET, une évaluation économique a été menée pour trois services écologiques de
régulation liés à l’adaptation au changement climatique :
Quatre sites pilotes méditerranéens ont été identifiés pour évaluer ces services : en Croatie, en France, en Égypte et en Turquie. Rappelons qu’il ne s’agit pas là de donner un prix à des services inestimables sur un marché, mais bien de créer un langage commun, permettant aux décideurs d’apprécier l’environnement comme un capital naturel dont dépend la majorité des secteurs d’activités.
Mêlant écologie, économie, hydrologie, et sociologie, l’évaluation économique est un exercice qui nécessite au préalable une évaluation biophysique déterminante pour la robustesse de l’étude (Barbier, 2011a ; CGDD, 2010). L’hydropériodicité (budget en eau et capacité de stockage) et le flood pulsing (rythme) des zones étudiées sont essentiels à prendre en compte dans l’analyse. Ils déterminent la constitution de sols hydromorphes et certaines fonctionnalités de la zone humide influant sur les services écologiques. Selon les données, les moyens disponibles et en tenant compte des limites des techniques économiques choisies, l’étude suivante illustre l’intérêt de l’approche d’adaptation au changement climatique fondée sur les écosystèmes au travers des zones humides. Elle renforce ainsi une vision déjà reconnue et encouragée au niveau mondial, notamment par la Convention sur la diversité biologique (CBD, ONU/CNUCC), et au niveau méditerranéen (UICN, PNUE/PAM).