L’adoption de l’Accord de Paris, le 12 décembre 2015, a été accueillie avec acclamations, applaudissements et même des larmes – mais surtout, avec soulagement, sachant que l’Accord est le fruit de neuf années de négociations difficiles qui avaient commencé à Bali en 2007 et qui ont connu une tentative ratée à Copenhague en 2009. La plupart de ceux qui étaient ce soir- là, présents dans la salle plénière, au Bourget, en banlieue parisienne, avaient passé des années, des mois, des jours et des nuits à négocier chaque mot et chaque virgule, jusqu’à ce que (presque) tout le monde soit satisfait. Les effets néfastes du changement climatique devenant, au cours de la dernière décennie, de plus en plus tangibles de l’une à l’autre, l’urgence et la pression exercées sur les gouvernements pour la conclusion d’un accord qui soit à la fois significatif et efficace sur la lutte contre le changement climatique, n’ont fait que s’intensifier. Mais les obstacles d’ordre politique ont souvent semblé insurmontables, et les pays et groupes de pays ont souvent semblé s’éloigner d’un consensus au lieu de s’en rapprocher. Il a souvent semblé aussi que le seul choix qui s’offrait, était entre un traité fort et ambitieux, que les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre (GES) allaient juger impossible à ratifier, et un traité faible, auquel de nombreux pays pourraient adhérer, mais qui ne serait pas assez ambitieux pour éviter une inéluctable évolution climatique dangereuse.
Anju Sharma, Christoph Schwarte, Benito Müller, Achala Abeysinghe, Subhi Barakat