📐Méthodologie
Ce rapport part du constat de l’augmentation des impacts climatiques ressentis par les pays du monde entier et du nombre croissant de politiques nationales d’adaptation adoptées. Dans ce contexte, il est essentiel de démontrer les progrès et les résultats de la mise en œuvre de ces politiques, d’autant plus que les progrès en matière d’adaptation ne peuvent pas être mesurés par un seul indicateur et dépendent fortement du contexte.
L’OCDE propose une approche qui évalue l’adaptation au niveau national, de manière transversale, à travers quatre étapes qu’elle énumère :
- l’évaluation des risques climatiques comme référence de base pour les mesures
- traduire les besoins d’adaptation en objectifs et en cibles mesurables
- le suivi des progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces objectifs
- mesurer l’efficacité des politiques d’adaptation dans la réduction des impacts climatiques au fil du temps
Ce rapport présente les résultats d’un bilan des efforts déployés par les pays de l’OCDE pour mesurer les progrès de l’adaptation, sur la base d’une enquête menée auprès des pays membres et partenaires de l’OCDE, et se penche également sur quatre études de cas nationales : Le Chili, la République de Corée, la République slovaque et le Royaume-Uni. Ce faisant, il met en lumière l’état actuel de la situation et souligne les lacunes existantes en matière de données et d’informations qui doivent être comblées, tout en formulant des recommandations sur la formulation d’objectifs plus clairs, l’utilisation d’indicateurs pour évaluer les progrès, l’allocation de ressources suffisantes et la mise en place d’un cadre institutionnel propice à l’adaptation qui associe toutes les parties prenantes concernées.
🔎 Grands Enseignements
- Les informations sur les risques climatiques et l’exposition sont de plus en plus disponibles grâce à des évaluations régulières (60 % des pays étudiés). Néanmoins, seuls 40 % d’entre eux évaluent l’exposition des personnes, des biens socio-économiques et des écosystèmes aux effets du climat. La couverture, les méthodes utilisées et la profondeur des évaluations de la vulnérabilité varient considérablement.
- Les objectifs d’adaptation deviennent mieux définis, 97 % des pays déclarant que leurs données sur les risques climatiques contribuent à l’élaboration des objectifs de la politique nationale. 67 % des pays utilisent les données sur les risques climatiques pour définir des objectifs sous-nationaux, et 73 % d’entre eux définissent des objectifs par secteur.
- 70 % des pays interrogés suivent les progrès de la mise en œuvre par le biais des ressources allouées à l’adaptation et des résultats obtenus.
- La mesure de l’efficacité de l’adaptation reste la plus grande difficulté, signalée par 80 % des pays. Cela s’explique en partie par le fait que les observations des effets du climat ne sont que partiellement rapportées et qu’il est difficile d’établir des liens entre les mesures d’adaptation et l’évolution des effets climatiques qui en résulte. Plusieurs pays s’appuient sur des évaluations qualitatives en l’absence de cadres d’attribution quantitatifs pour mesurer le succès ou l’échec des politiques d’adaptation.
- Les besoins en données sont importants, allant de la modélisation des risques et des projections climatiques aux données relatives à la population, aux ménages et à l’administration. Les pays œuvrent à combiner des données longitudinales et spatiales provenant de différents secteurs et niveaux de gouvernement. Une meilleure communication entre les propriétaires de données et les décideurs politiques peut contribuer à une meilleure utilisation des données déjà disponibles.
- 83 % des pays interrogés utilisent ou prévoient d’utiliser des indicateurs pour mesurer les progrès en matière d’adaptation, afin de simplifier, de synthétiser et de standardiser les informations.