En 2022, il y avait 273 signataires de la Net Zero Asset Managers Initiative (représentant 61 300 Md$ d’actifs sous gestion), 74 signataires de la Net Zero Asset Owner Alliance (représentant 10 600 Md$ d’actifs détenus), 115 signataires de la Net Zero Banking Alliance (représentant 70 000 Md$ d’actifs bancaires) , et 20 signataires de la Net Zero Insurance Alliance (représentant 7 000 Md$ d’actifs sous gestion). En dépit cette vague d’adhésion à l’objectif de neutralité carbone, les banques, assureurs et gestionnaires et propriétaires d’actifs peinent encore à prendre des engagements concrets sur la sortie des énergies fossiles. 742 Md$ de financements ont été accordés aux énergies fossiles par les 60 plus grandes banques mondiales en 2021 — la deuxième année de baisse consécutive depuis le pic atteint en 2019 (830 Md$).
632 Md$ de flux financiers pour le climat ont été mobilisés en 2019-20, 10% de plus que les deux années précédentes. Bien qu’en hausse de 53 % par rapport à 2017-2018, les flux financiers pour l’adaptation mesurés en 2019-2020 (soit 46 Md$, 7,3% des financements) restent très éloignés de la parité visée par l’accord de Paris, et des 300 Mds$ de besoins évalués par la Climate Policy Initiative avant 2030. L’atténuation représente donc toujours 90 % de ces financements (soit 571 Md$ en 2019-2020). Les financements internationaux mobilisés par les pays industrialisés pour les pays du Sud étaient de 83,3 Md$ en 2020, bien en dessous de l’objectif de 100 Md$ par an fixé pour l’année 2020 lors de la COP15 à Copenhague.
Du marché des obligations vertes (522,7 Md$, +75 % en un an, Climate Bond Initiative, 2022) aux marchés des crédits carbone volontaires (2 Md$, x4 en un an, Ecosystem Marketplace, 2022), les instruments financiers au service de la transition sont en plein essor.
Dans le bilan, un cas d’étude sur l’Althelia Climate Fund explique comment la compensation carbone peut être une impulsion pour l’adoption de solutions fondées sur la nature et la protection de la biodiversité.
Ces dernières années ont vu l’émergence d’une tendance à l’accroissement des réglementations relatives aux taxonomies dites « vertes » et, au-delà, sur la transparence des acteurs financiers à propos de leurs pratiques ESG. Avec l’adoption du règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) axé sur l’impact des produits financiers sur l’environnement et la taxonomie verte, l’Europe fait figure de leader mondial en matière de transparence sur la finance climat. La multiplication des taxonomies, récentes (ASEAN) ou plus anciennes (Chine), et des règles sur la transparence climatique des acteurs financiers (États-Unis) renforcent la régulation des investissements verts, mais réclame aussi une harmonisation entre acteurs.
En France, aux Pays Bas, au Royaume Uni et au niveau de la Banque centrale européenne, les premiers stress tests climatiques réalisés par les superviseurs révèlent l’exposition particulière des acteurs financiers européens aux risques de transition. Pour autant, en raison de leur nature expérimentale, les objectifs d’apprentissage de ces tests pilotes et les limites des données et de la méthodologie, aucun de ces premiers stress tests ne devrait déboucher sur des obligations de fonds propres liées au climat. Plusieurs chantiers majeurs subsistent afin de transformer les stress tests climatiques en un outil de supervision à part entière : engager la réflexion stratégique vis-à-vis du risque climatique, améliorer l’accès aux données et la gestion des données, mettre en place des moyens humains et financiers pour mener les exercices au sein des institutions, développer la capacité d’analyse de scénarios…
Alors que les institutions financières consacrent une attention croissante à leur impact environnemental, social et de gouvernance d’entreprise (ESG), le marché ESG est en quête de transparence sur les performances extra-financières des actifs et des entreprises. Un record a été investi dans les fonds spécialisés ESG en 2021 : mais le marché demeure marqué par les faiblesses de la transparence des données ESG, de fiabilité et de standardisation.