Avec un taux d’électrification à 87%, l’électricité est entrée dans la vie quotidienne de la grande majorité des habitants de la planète. La production d’électricité et de chaleur joue un rôle central dans l’amélioration des conditions de vie et du développement économique mais elle est aussi responsable de près du quart des émissions de gaz à effet de serre anthropiques. La baisse des émissions de ce secteur est donc un enjeu majeur pour limiter l’ampleur du réchauffement climatique.
La catégorie des émissions fugitives recouvre un vaste ensemble d’émissions mal maîtrisées : accidentelles, diffuses ou non-productives. Cet ensemble représente une part significative des émissions de gaz à effet de serre anthropiques dont l’évaluation, et a fortiori la réduction, est encore balbutiante. Souvent oubliées des politiques climatiques et des mécanismes institutionnels, les actions dans ce domaine reposent avant tout sur les émetteurs eux-mêmes, poussés par la société civile et les partie-prenantes locales.
La capture et la séquestration du carbone (CSC) permet d’éviter le rejet de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en récupérant le dioxyde de carbone au niveau des installations émettrices puis en le stockant ou en le valorisant, éventuellement après transport. La CSC pourrait permettre de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’électricité et à l’industrie sans renoncer à la consommation d’énergie fossile. La faisabilité technique de cette solution est démontrée par des projets pilotes, dont Petra Nova inauguré en 2017. Pourtant la CSC peine à se déployer : seuls 5 projets sont en cours dans le monde. Comment expliquer ces réticences ?
L’Accord de Paris encourage à réhausser les objectifs d’atténuation dans les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) en ré-évaluant leur niveau d’ambition et en formulant des stratégies développement et la mise en œuvre de stratégies bas-carbone à long terme. Les CDN actuels considèrent le secteur des transports comme une source d’atténuation importante, dont la décarbonation est essentielle pour parvenir à une décarbonation de tous les secteurs de l’économie. Cette note est un rapport de synthèse analysant les données les plus récentes du secteur routier et les facteurs à l’origine de sa croissance et de son développement. Son objectif est de fournir un état des lieux de l’action climatique globale liée au secteur du transport routier et des synergies entre les acteurs étatiques et non-étatiques à ce sujet.
Au regard du changement climatique, le transport aérien présente deux spécificités majeures. D’abord une forte croissance de ses émissions, que les progrès technologiques et organisationnels s’avèrent aujourd’hui incapables de contenir. Ensuite, le transport aérien international a été exclu du champ des négociations climatiques et des secteurs couverts par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le dossier a été confié un organisme, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) rassemblant les acteurs dominants du secteur (constructeurs, compagnies aériennes). Il en est résulté une proposition de gestion des émissions à long terme du transport aérien : le dispositif CORSIA pour « Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation ».
Le rail est un moyen de transport globalement faiblement émetteur de gaz à effet de serre. Il dispose également de nombreuses possibilités d’amélioration de son efficacité énergétique et de diminution de ses émissions (électrification). Il est donc tentant de lui prédire un avenir radieux, mais comme le montre cette fiche, la réalité est plus nuancée…
En évolution rapide ces dernières décennies, le transport maritime international contribue de manière non négligeable aux émissions de gaz à effet de serre (GES) anthropiques mondiales, en excédant celles du secteur de l’aviation civile. La mise en place du MRV de l’Union Européenne et l’accord adopté au sein de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) peuvent être annonciateur d’un début de transition, à condition que cela se traduise par des résultats quantitatifs. L’année écoulée aura enregistré des initiatives technologiques intéressantes, portées par les acteurs industriels du secteur.
L’industrie est un secteur très hétérogène, elle comprend de nombreux sous-secteurs comme la plasturgie, la métallurgie, les textiles et le cuir, l’agroalimentaire, l’électronique, les équipements électriques et les machines, le bois et le papier, la chimie et la pharmacie, etc. Malgré leur diversité, ces activités ont en commun de transformer des matières premières et de l’énergie, dont l’empreinte carbone est relativement facile à évaluer, en produits finis ou semi-finis beaucoup plus complexes. Elles ont donc un rôle important à jouer à la fois pour limiter leurs propres émissions et pour contribuer à décarboner la consommation mondiale.
Dans le bilan global des émissions de gaz à effet de serre(GES), le GIEC estime dans son 5e rapport que le secteur de l’utilisation des terres et changement d’affectation des terres et de la foresterie (UTCATF) est un secteur important responsable de 20 à 25% des émissions globales de GES. Le sol contient environ 2 à 3 fois la quantité de carbone contenue dans l’atmosphère soit entre 1 500 et 2 400 gigatonnes de CO2. L’équilibre entre le relargage et le stockage de carbone dans le sol est déterminant pour maintenir l’équilibre climatique, et les différents scénarios envisageant la neutralité carbone d’ici le milieu du 21e siècle s’appuient tous sur la capacité des forêts, des prairies et des zones humides à stocker une partie de CO2 émis. Le maintien des forêts est aussi un enjeu de biodiversité, de régulation des pluies et d’avenir des communautés locales. « Il n’est pas nécessaire d’abattre des forêts pour produire plus de nourriture », c’est le message martelé par la FAO dans son rapport en 2016 nommé « Forêts et agriculture : défis et possibilités concernant l’utilisation des terres ». D’après la FAO, la déforestation dans les zones tropicales et subtropicales est surtout imputable à l’agriculture commerciale à grande échelle (40%) suivie de l’agriculture de subsistance locale (33%), aux infrastructures (10%), à l’expansion urbaine (10%) et à l’extraction minière (10%), « avec cependant, des variations importantes selon les régions ».