L’électricité occupe une place à part dans la lutte contre le changement climatique : en plus d’être à l’origine d’un tiers environ des émissions de gaz à effet de serre mondiales, elle se voit confier la responsabilité de la décarbonation d’autres secteurs, comme les transports et le bâtiment, via leur électrification. Pourtant, il n’est pas évident que le secteur électrique puisse tenir le rôle qui lui est confié. Profondément bousculé par l’évolution rapide des technologies et par les nouveaux acteurs de l’énergie, il voit pourtant ses émissions repartir à la hausse depuis deux ans.
Le secteur des transports émet actuellement environ 9,7 Gt d’équivalent dioxyde de carbone. Selon les estimations, si les tendances actuelles se maintiennent, les émissions de CO2 du secteur mondial des transports pourraient encore augmenter de 10 à 18 Gt en 2050. Cependant, les études suggèrent également qu’il est possible de décarboner le secteur des transports pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Compte tenu de l’ampleur et de l’intensité de la transformation requise, sommesnous sur la bonne voie ? Ce profil mondial des transports 2019 rassemble, consolide et synthétise les données les plus récentes pour aider à démêler les différents volets du secteur des transports. L’objectif est de fournir un état des lieux de l’action climatique mondiale liée au secteur des transports et d’identifier les synergies entre les activités des acteurs étatiques et non étatiques (ANE), tout en apportant des messages déterminants à la communauté internationale pour stimuler l’ambition dans le secteur des transports. Notre évaluation suggère que le secteur des transports est encore à la croisée des chemins. Les signaux concernant le rythme et l’orientation du changement dans le secteur des transports sont mitigés ; toutefois, des signes encourageants sont désormais évidents. De nombreuses actions de collaboration ont vu le jour au cours des dernières décennies, et les forces du changement deviennent de plus en plus fortes dans le secteur des transports. Il se peut que le point de basculement soit imminent.
Nous passons 80 % de notre temps dans des bâtiments, dont la conception (luminosité, qualité de l’air, espace, volume) a un impact sur notre bien-être et notre santé, qu’il s’agisse d’un abri, d’un lieu de restauration, d’un lieu de divertissement, d’un lieu de culte, d’un espace de travail, ou autre. Pourtant le secteur du bâtiment contribue à près de 40 % des émissions globales de CO2 annuelles liées à l’énergie. Depuis 2016, ces émissions diminuent grâce à la réduction de l’intensité carbone issu de la production d’électricité et de chaleur (émissions indirectes des bâtiments), alors que les émissions directes provenant de la consommation d’énergie n’ont cessé d’augmenter au cours des trois dernières années. Dans cette fiche sectorielle, nous faisons état du secteur du bâtiment à l’échelle mondiale. Nous étudions les émissions actuelles, la consommation énergétique et leurs évolutions récentes, avant de nous tourner vers certaines politiques clés qui génèrent des améliorations. Nous observons ensuite la multitude de stratégies des acteurs non étatiques, et comment ces derniers s’appuient sur ces politiques pour générer un impact significatif. Les règlementations, les politiques et les outils de financement à l’échelle nationale influencent fortement la direction que prend le secteur mais les nombreuses actions nécessaires dans le bâtiment, de la construction à l’utilisation finale, impliquent le soutien et le renforcement des entreprises, des gouvernements locaux et des initiatives citoyennes : règlementations locales , guichets uniques, rénovation profonde des installations privées, systèmes de label et programmes financiers multi-acteurs, etc.
A l’échelle mondiale, les activités industrielles sont responsables de l’émission directe d’environ 7,6 milliards de tonnes de CO2 auxquelles il faut ajouter près de 5 milliards de tonnes d’émissions indirectes. Cela représente environ un quart des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Si l’industrie est généralement considérée comme un secteur à part entière, il regroupe des activités très variées à la fois par les technologies utilisées et par leur organisation. Dans cette fiche, nous nous intéressons aux initiatives de 2 sous-secteurs en particulier : le ciment et la chimie.
Responsables d’environ 5 % des émissions de GES à l’échelle mondiale, les impacts climatiques des déchets demeurent moins considérés que les dommages environnementaux qu’ils engendrent à l’échelle locale. Pourtant ces dernières années, l’ampleur de la pollution plastique et son impact sur les écosystèmes – au point d’être identifié comme trait caractéristique de l’Anthropocène par certains chercheurs (Zalasiewicz, J. & al., 2016) – le refus des pays asiatiques de jouer le rôle de « décharges du monde », ou encore la question lancinante du recyclage des composés électroniques ont porté les enjeux des déchets en haut des agendas citoyens, économiques et géopolitiques. Tour d’horizon des initiatives qui, depuis deux ans, se sont attachées à réduire la production et améliorer la gestion des les déchets.
Premier facteur d’émissions liées à l’usage des sols, le rythme de la déforestation ne montre pas de signe réel d’infléchissement : si le nombre d’hectares disparus a bien diminué, l’année 2018 se hisse tout de même au 4e rang des plus dévastatrices pour les forêts du monde, et il se pourrait qu’en cette année El Niño le bilan 2019 soit plus élevé encore. Les feux en Amazonie, dans le bassin du Congo, en Californie ou en Sibérie ont notamment marqué les esprits jusqu’à s’inscrire à l’agenda du G7 en août. En synthétisant la science existante, le rapport spécial du GIEC sur l’usage des sols a rappelé que la dégradation des terres et le changement climatique s’accentuent mutuellement. Mais les forêts et les sols jouent également un rôle vital de puits de carbone, absorbant chaque année l’équivalent des émissions des États-Unis, participent au bon équilibre des ressources naturelles qui favorisent la réalisation des ODD. Quelques signaux faibles, à la croisée des politiques étatiques et des initiatives non-étatiques, paraissent indiquer des tendances encourageantes en plusieurs endroits du monde…