Présentation de l'initiative

La terre se réchauffe, c’est un fait. Selon le PNUD, au cours des 30 dernières années, il a été enregistré trois fois plus de catastrophes naturelles et cinq fois plus de pertes économiques liées à ces évènements. Les populations les plus vulnérables sont celles qui paient le plus lourd tribut. L’urgence climatique se fait sentir au risque d’atteindre le point de non-retour. Entre la hausse des températures, la fonte des glaciers, la multiplication des tempêtes et ouragans dévastateurs etc., le tableau est peu encourageant.
En causes, les habitudes de production et de consommation humaines qui se font au détriment de la nature. Citons ainsi la déforestation à grande échelle pour la construction d’industries et d’habitat, la pollution de la faune et de la flore, la diffusion de gaz à effet de serre etc.Or les produits électroniques, de par leur consommation énergétique, ont généralement un impact considérable sur l’environnement lors de leur utilisation. Outre une pression environnementale liée à l’utilisation d’un appareil, la façon dont l’énergie est produite dans un pays va également engendrer des impacts liés aux émissions de gaz à effet de serre (CO2) responsables du réchauffement climatique.
Au-delà de polluer les pays où ils sont produits, les appareils électriques et électroniques (EEE) participent aussi à la dégradation de l’environnement des pays du sud. Ils y sont exportés de plus en plus, en seconde main, là où les déchets des uns deviennent des ressources pour les autres au travers de l’économie circulaire. Elle a pour finalité est de transformer les déchets en matières premières en vue de les réutiliser ou de les réintroduire dans le processus de production et leur donner ainsi une seconde vie. L’économie circulaire est décrite par la « loi des trois R » : réduction, réutilisation et recyclage (parfois réduction est remplacé par réparation). Pour DEJONG (2014), L’économie « circulaire » est au cœur de la stratégie de gestion des déchets dans les pays développés. Cette gestion est elle sans conséquence pour les pays du sud spécifiquement pour la Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire, en effet, n’est pas en marge de la réalité évoquée plus haut car ces dernières années, elle a vu le volume des appareils électriques et électroniques de seconde main en provenance des pays du Nord augmenté sur son marché. Quel est le lien entre changement climatique, économie circulaire et distribution des EEE usagés en Côte d’Ivoire ? Quels sont avantages et les effets pervers de l’économie circulaire sur cette distribution ? Quelle est l’incidence de l’essor de cette acticité sur le changement climatique en Côte d’Ivoire ? C’est à ces questions que cet article s’attèle à répondre.
L’objectif étant de mettre en lumière la corrélation entre changement climatique, l’économie circulaire et distribution des EEE usagés en Côte d’Ivoire. La démarche méthodologique s’est assise sur l’approche à la fois quantitative et qualitative par le biais de la recherche documentaire, l’observation directe, des entretiens et questionnaires comme outils de collecte de données. Il faut noter que la distribution des EEE usagés de seconde main participe à la création de métiers informels en plus d’avoir une utilité pour les populations qui s’en approvisionnent. Toutefois, le manque de mesures d’accompagnement et d’encadrement de cette activité favorise une dégradation des conditions sanitaire et environnementale. Chose qui concourt à exacerber la pollution par gaz à effet de serre et la dégradation de la faune et de la flore, par conséquent le changement climatique.