REFAT « Energies Renouvelables pour le Développement Agricole et Rural en Tunisie »
REFAT est un projet de coopération qui s'inscrit dans le cadre de l'effort international dans la lutte contre le changement climatique par l'atténuation des gaz à effet de serre pour atteindre l'objectif de rester sous 2 degrés Celsius d'augmentation des températures et par l'adaptation aux effets néfastes de ces changements.
Présentation de l'initiative
- Programme de formation sur les applications des énergies renouvelables et les pratiques agricoles éco-durables
En préparation de la planification du projet, une réunion a été organisée par MARHP afin d’identifier les centres de formation appartenant à des institutions nationales potentiellement adaptées aux objectifs du projet. Les principaux acteurs institutionnels concernés par les missions de formation ont assisté à la réunion et ont identifié conjointement deux centres de formation à considérer pour la mise en œuvre du programme de formation : L’Institut supérieur des études technologiques à Tozeur et l’École supérieure des ingénieurs de l’équipement rural à Medjez Elbeb. La formation sera principalement axée sur l’installation et la maintenance des systèmes d’irrigation solaire SPIS3 et des systèmes d’économie d’eau.
Le contenu de la formation : le programme et le matériel seront développés par un expert assisté par le personnel des départements concernés du MARHP. Le contenu du programme de formation fera référence à des études récentes menées par des institutions nationales (IRESA, etc.) et internationales (FAO, Global Alliance for Climate-Smart Agriculture, etc.) dans les domaines concernés.
En fonction de l’état de préparation de chaque centre (une enquête sera menée sur les conditions du site) par rapport aux exigences de la formation et en fonction de l’accessibilité et des possibilités d’hébergement, les deux centres seront équipés pour accueillir des sessions de formation de trois mois. Le programme de formation sera conçu pour être dispensé par des stagiaires qualifiés et préformés. Un processus de sélection sera mené pour inscrire (1) 30 techniciens nouvellement diplômés dans des domaines pertinents pour le projet, et (2) un certain nombre d’acteurs clés du secteur agricole tunisien, dans les sessions de formation de 150 heures sur trois mois. Le projet prévoit également d’impliquer des experts italiens pour un transfert de connaissances et de savoir-faire sur les applications des énergies renouvelables dans l’agriculture, afin d’enrichir la formation et de contribuer à une réflexion commune sur les principaux enjeux et défis de la diffusion des systèmes d’irrigation à énergie solaire auprès des agriculteurs tunisiens. Les sessions de formation seront clôturées à la fin du premier semestre 2019 pour suivre la certification des stagiaires.
- Accompagnement et soutien de 10 stagiaires dans la construction de start-ups pour l’intégration du SPIP et d’autres services agricoles.
Un groupe de 10 stagiaires recrutés parmi les meilleurs apprentis qui s’engagent à créer des entreprises spécialisées dans les services de proximité aux agriculteurs des zones rurales des régions cibles. Ce groupe bénéficiera d’un programme d’accompagnement et de mentorat en matière de développement commercial afin d’aider chaque stagiaire à élaborer son plan d’affaires et à réussir sa propre création d’entreprise. Les stagiaires de ce groupe recevront un équipement commercial de base et un fonds de démarrage pour obtenir un prêt. Chacun sera accompagné dans l’installation d’un système pilote d’irrigation à énergie solaire qui constituera leur première référence pour une activité future. Un rapport d’évaluation sera établi pour mettre en évidence les forces et les faiblesses de la phase de démarrage de chaque start up.
- Mise en place de systèmes pilotes Pour assurer le succès des activités du projet
L’identification des sites pilotes prendra en compte des paramètres tels que : la taille de la pompe, les heures de fonctionnement annuel, l’engagement des agriculteurs bénéficiaires (GDA), la nature des cultures (cultures à haute valeur ajoutée), etc. Dix SPIS seront installés par les jeunes entrepreneurs sous la supervision d’un installateur qualifié pour assurer un dimensionnement correct des composants. Un système de suivi intégré avec possibilité de contrôle à distance sera mis en place pour mesurer les performances du système d’une part, et pour suivre les résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés d’autre part.
Afin de suivre les résultats attendus à l’échelle micro et macro (réduction de la facture énergétique, amélioration de l’accès à l’eau, etc.), des outils de suivi spécifiques seront mis en place pour saisir les chiffres de base et les variations (indicateurs possibles à l’échelle micro : nouveaux systèmes d’irrigation, réduction de la facture énergétique, etc.)
Dans certains cas, un réservoir sera conçu pour stocker l’eau pendant les périodes d’irradiation solaire insuffisante. Une unité de dessalement à petite échelle et une unité de traitement des eaux de l’usine seront également planifiées et mises en œuvre pour tester l’efficacité de ces systèmes à produire une eau adaptée aux besoins de l’irrigation.
Les systèmes de pompage solaire seront placés à proximité des puits et nécessiteront des dispositions particulières : des travaux de terrassement pour l’installation des panneaux solaires, un réservoir d’eau pour le stockage correspondant au volume nécessaire à l’irrigation en été et un local sécurisé pour abriter la pompe et l’onduleur. Le pompage se fait généralement pendant la journée, tandis que l’irrigation se fait la nuit pour éviter l’évaporation de l’eau. Le coût supplémentaire lié à ces dispositions est estimé à 20 à 30% du coût total d’investissement pour l’acquisition du système de pompage solaire.
Le projet profitera des opportunités disponibles pour l’échange de connaissances et le transfert de technologies, en particulier pour les systèmes d’irrigation à énergie solaire (SPIS). Les données collectées à partir des différents systèmes de suivi seront résumées dans un rapport afin de capitaliser sur les points forts des projets pilotes mis en œuvre et de prendre en compte le retour d’information des agriculteurs bénéficiaires.
- Etudes et analyses: Les secteurs de l’énergie et de l’agriculture sont perçus comme des moteurs essentiels pour la création d’emplois en Tunisie
La politique Tunisienne suit généralement une approche sectorielle en ce qui concerne le lien énergie-eau-alimentation. Le MARHP a l’intention de faire un pas en avant vers une planification globale tenant compte des liens entre l’énergie, l’eau et la production agricole, ainsi que les finances, la technologie et les politiques.
Outre le programme pilote, le MARHP procédera à une analyse du potentiel de marché des applications des énergies renouvelables dans le secteur agricole en se concentrant sur les défis liés à l’eau, afin d’attirer l’attention des investisseurs et des programmes de financement.
Une étude de la politique actuelle et des mécanismes financiers existants sera également menée pour émettre des recommandations et proposer un mécanisme plus efficace pour la diffusion des systèmes à énergies renouvelables dans le secteur de l’agriculture. Cette étude mettra en valeur la réalisation d’un ensemble de mesures opérationnelles visant à optimiser les délais de traitement de la demande de subvention de l’agriculteur et à simplifier les procédures, tout en évitant la multiplicité de contrôles et de vis-à-vis. L’aspect environnemental sera également abordé dans cette étude afin de souligner l’importance de l’évaluation de la disponibilité des ressources en eau et de l’impact de l’utilisation de la technologie des énergies renouvelables pour l’irrigation sur ces ressources hydriques.
- Mise en place d’une centrale solaire photovoltaïque de 500 kWc
Le MARHP capitalisera sur son expérience dans le secteur de l’eau à énergie renouvelable acquise grâce à un premier projet de centrale solaire de 211 kWc situé dans l’unité de dessalement de l’eau de Ben Guerdane (Gouvernorat de Médenine) réalisée en 2013 ainsi qu’à un appel d’offres lancé à Mai 2018 pour une extension de 400 kWc.
La réglementation tunisienne récente (entrée en vigueur en 2015) autorise et encourage les entreprises publiques à réaliser des projets en énergies renouvelables connectés au réseau électrique national selon le système d’autoproduction (consommation sur le même site ou transport d’énergie vers d’autres réseaux connectés).
Le projet «Énergies renouvelables pour le développement agricole et rural en Tunisie» prévoit la réalisation d’une centrale photovoltaïque de 500 kWc à Gabès (Ben Ghilouf) à proximité de la station de pompage existante, qui sera connectée au réseau électrique national. La centrale photovoltaïque sera réalisée conformément aux exigences techniques de raccordement de l’électricité produite à partir des énergies renouvelables au réseau (arrêté du ministre de l’Énergie, des Mines et des Energies Renouvelables, le 9 février 2017). On estime que cette centrale photovoltaïque couvrira 20% de la demande énergétique de l’unité de dessalement qui devrait être prochainement installée sur le même site.
Le budget total a été défini sur la base de l’estimation du coût de d’une installation PV de 1kWc à 1200euros, et avec la prise en compte des coûts de préparation du site et des mesures de réhabilitation garantissant l’efficacité énergétique de la station.
- Diffusion et communication
Les activités de diffusion et de communication ont pour objectifs, d’une part, d’informer les bénéficiaires potentiels des objectifs du projet et du processus de sélection à chaque étape et, d’autre part, de sensibiliser le public aux résultats du projet.
Les activités de communication se concentrent principalement sur des campagnes de sensibilisation sur terrain et des visites sur sites, ainsi que sur l’organisation d’ateliers techniques et d’événements pour le monde socio-économique. Pour assurer la pérennité des activités du projet, un moyen de communication sur les systèmes d’incitation disponibles consiste à faire en sorte que les entreprises en amont et les fournisseurs d’équipements solaires informent les agriculteurs et les aident à postuler au programme national de soutien à l’irrigation solaire (subventions APIA et ANME) et autres applications d’énergie renouvelable.
Le projet "Energies Renouvelables pour le Développement Agricole et Rural en Tunisie" (REFAT) s'articule autour des axes suivants: 1/ Diffusion de systèmes d'irrigation alimentés par l'énergie solaire et installation de démonstrateurs de traitement d'eau à faible consommation énergétique dans la petite agriculture (dessalement solaire de l'eau légèrement saumâtre et phytoépuration en zone rurale); 2/ Intégration de l'énergie solaire photovoltaïque afin d'atténuer la consommation d'énergie élevée des systèmes de production d'eau potable ; 3/ Renforcement de capacités pour les acteurs clés impliqués dans la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du nexus eau-énergie-alimentation.
Mise en oeuvre
01/10/2018 - 31/12/2021 "projet toujours en cours”
- 1 centrale photovoltaïque de 500 kW pour le pompage de l’eau potable en milieu rural
- 2 pilotes de stations de dessalement d’eau légèrement salée pour la petite irrigation et un pilote de stations de phytoépuration
- 10 pilotes de stations de pompage solaire photovoltaïque pour la petite irrigation
- 26 jeunes diplômés qui recevront des formations sur les énergies renouvelables, les pratiques durables et l’entrepreneuriat, au service de l’agriculteur tunisien
- 10 agents du Commissariat Général au Développement Régional (CRDA) pour recevoir des formations sur les énergies renouvelables et les pratiques agricoles durables au service du petit agriculteur tunisien
- 10 start-ups dans les domaines des énergies renouvelables et des pratiques durables au service du petit agriculteur tunisien
- 2 études : (1) marchés potentiels pour les technologies durables pour l’agriculture, (2) proposition de mécanismes pour promouvoir les énergies renouvelables dans le secteur agricole
- 1 atelier B2B sur les techniques et technologies durables pour la petite agriculture
En termes d’énergie:
- réaliser des économies d’énergie de 44 ktep grâce à l’intégration des énergies renouvelables dans la petite irrigation
- réaliser des économies d’énergie de 133 Ktep en intégrant les énergies renouvelables à la hauteur de 30% des besoins d’électricité du secteur de l’eau pour la période2018-2030
D’un point de vue environnemental:
- éviter les émissions de GES de 136 ktCO2 provenant de la petite irrigation et d’environ 856 ktCO2 du secteur de l’eau
D’un point de vue social:
- développer une économie locale et créer 48 emplois directs par an
Budget total : 2 195 800 €.
Contribution du Ministère de l'Agriculture (Tunisie) : 222 800€
Contribution du ministère de l'environnement (Italie) : 1 973 000€.
de l'organisation
Le Centre méditerranéen des énergies renouvelables – MEDREC – est un groupe de réflexion et une plateforme opérationnelle de coopération régionale. Sa mission principale est de soutenir et de stimuler la collaboration pour le développement durable et la transition énergétique dans la région méditerranéenne, principalement par la conception et la mise en œuvre de projets avec le soutien de différentes agences de financement.
MEDREC est un groupement d’intérêt économique à but non lucratif basé à Tunis, créé conjointement par le Ministère italien de l’environnement et le Ministère tunisien de l’énergie avec la participation de différentes agences chargées de la gestion de l’énergie dans la région méditerranéenne.
Le travail de MEDREC couvre différents sujets, principalement:
- Le développement durable ; L’adaptation au changement climatique et son atténuation
- L’innovation technologique pour le développement durable
- Les emplois verts pour une croissance durable
- Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique
- Gestion durable des ressources naturelles
- Éco-innovation et économie circulaire
MEDREC a aidé efficacement les acteurs publics et privés méditerranéens et les ONG avec une expertise dans:
- La conception de projets
- La gestion et la mise en œuvre de projets
- Le renforcement et la diffusion des capacités
- La valorisation de la recherche
- Divers services de conseil
en collaboration
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