Déchets • Le recyclage des batteries lithium-ion, nouvelle frontière de l’électrification de la mobilité

Derrière l’électrification des usages, de la mobilité à la transition numérique, se cachent de précieux minéraux dont la production est entre les mains d’un nombre limité d’acteurs. La valorisation de ces minéraux relève donc de la capacité des pays à les développer et à les exploiter ou, à défaut de disposer des ressources vierges, de développer des ressources secondaires à partir du recyclage et de la récupération. En particulier, la forte demande pour les batteries lithium-ion, essentielles au déploiement à grande échelle des véhicules électriques, laisse entrevoir une concurrence accrue pour l’accès aux métaux stratégiques que sont le cobalt, le nickel ou encore le lithium. Pourtant, le recyclage de ces batteries demeure un parent pauvre des stratégies de régionalisation des filières industrielles. Dans ce paysage, la province du Québec, au Canada, se distingue pour son soutien public proactif à l’industrie émergente du recyclage des batteries.

Le recyclage et la récupération font l’objet d’un très fort soutien public de la part du gouvernement québécois, autour d’un tissu industriel local qui souhaite se positionner en leader dans tout le nord-est américain. Pourquoi une juridiction d’échelle régionale décide-t-elle de se doter de telles ambitions face à aux géants étatiques comme privés ? La réponse réside dans la dynamique de marché, qui s’inscrit en droite ligne avec l’évolution de modèles économiques, notamment dans la mobilité électrique et la production d’énergie renouvelable, mais également dans la proactivité de pouvoirs publics conscients des atouts géologiques de leur territoire et des défis posés par le déploiement des véhicules électriques. L’exemple du Québec alimente l’analyse plus globale d’un monde qui entre en compétition globale pour l’accès aux ressources primaires et secondaires stratégiques pour la transition.