Industrie • « Yes, in my backyard ! » Sous tension, la compétition internationale s’intensifie pour l’accès aux métaux stratégique à la transition énergétique

Pour mener à bien les objectifs climatiques de l’accord de Paris, garantir leur indépendance géopolitique et sécuriser leurs approvisionnements matériels, États et entreprises jouent des coudes pour créer des filières intégrées, de la mine à la production de batteries.

Année de publication

2021

Rédacteur

Observatoire Climate Chance

Alors que la croissance économique mondiale repart tambour battant, la désorganisation des chaînes logistiques et la forte demande en technologies bas carbone ont entraîné une flambée des prix des métaux stratégiques à la transition énergétique. Au point de générer des pénuries de composants électroniques essentiels et de ralentir la production de certains secteurs industriels. Pour mener à bien les objectifs climatiques de l’accord de Paris, garantir leur indépendance géopolitique et sécuriser leurs approvisionnements matériels, États et entreprises jouent des coudes pour créer des filières intégrées, de la mine à la production de batteries.

  • À l’heure de la transition énergétique, la compétition mondiale s’intensifie pour les matières premières nécessaires aux technologies bas carbone.
  • La croissance fulgurante de la production d’énergie renouvelable et de l’électrification de la mobilité a souligné la vulnérabilité géostratégique des États et des chaînes d’approvisionnement à la concentration des ressources, de la production et de la transformation des métaux nécessaires aux technologies bas carbone (éoliennes, photovoltaïques, voitures électriques…).
  • La relance économique et la forte demande en biens électroniques ont accru la pression sur le lithium, le cobalt, le nickel, les terres rares ou encore les semi-conducteurs, qui connaissent une forte inflation depuis le deuxième semestre 2020.
  • L’offre ne parvient pas à suivre la demande, et laisse déjà entrevoir des déficits d’approvisionnement. Ce déséquilibre pourrait par conséquent compromettre à moyen terme la transition de secteurs dont la décarbonation repose sur l’électrification et l’électronique.

Afin de renforcer leur autonomie géostratégique et de se donner les moyens d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris, les gouvernements européens, américain, japonais et indonésien s’emploient à diversifier leurs sources d’approvisionnement et à raccourcir les chaînes de valeur en développant des filières régionales pour la fabrication des technologies bas carbone. Tenues de rendre des comptes sur leur impact environnemental et climatique, les grandes compagnies minières ont recours aux fusions et acquisitions pour accroître l’exposition de leurs portefeuilles d’activités aux métaux demandés pour la transition énergétique. Elles se rapprochent également de l’aval des filières, où les entreprises productrices de batteries et aux technologies bas carbone cherchent à contractualiser à long terme leurs fournitures en matières premières.