Industrie • Les promesses des technologies de rupture se heurtent à l’échelle de la décarbonation industrielle
Après des années de balbutiements, deux technologies ont trouvé un nouvel élan auprès des gouvernements et des investisseurs pour relever le défi : l'hydrogène et le captage et le stockage du carbone. Dans le même temps, les États se font de plus en plus concurrence pour accéder aux minerais stratégiques à la transition.
2023
Antoine Gillod • Directeur de l'Observatoire mondial de l'action climat & Yaël Massini • Assistant de recherche, Observatoire mondial de l’action climat
Hydrogène, CCUS… les technologies de rupture restent marginales et dépendantes des industries fossiles
- Les émissions mondiales de CO2 de l’industrie ont légèrement crû entre 2015 et 2022, principalement poussées par la combustion d’énergie.
- Longtemps ignorée, la capture et le stockage du CO2 mobilise à nouveau les investisseurs – surtout des compagnies pétrolières, qui prolongent la durée de vie des puits en déplétion. Le potentiel de capture installé et en développement demeure très faible.
- Malgré des investissements politiques et financiers croissants depuis les plans de relance post-pandémie, les procédés de production d’hydrogène « vert » et ses usages décarbonés restent encore anecdotiques, et dépendent de la disponibilité d’un mix électrique décarboné.
- La quête de souveraineté sur les métaux stratégiques à la transition définit les contours d’une nouvelle géopolitique des matières premières entre pays industrialisés, la Chine contrôlant les chaînes de valeur, et les émergents riches en ressources naturelles (Indonésie, RDC, Bolivie…).