Industrie • À la faveur de la relance, « l’économie hydrogène » gagne en crédibilité
L'hydrogène gagne en popularité et suscite de l'espoir en tant que vecteur énergétique bas carbone. Les entreprises du secteur pétrolier et gazier se tournent vers l'hydrogène pour se diversifier et atteindre la neutralité carbone. Son essor apporte également un nouvel espoir à des secteurs dont la décarbonation semblait dans l’impasse.
Peu connu du grand public il y a encore quelques années, l’hydrogène bénéficie désormais d’un fort soutien politique, et suscite beaucoup d’espoir pour devenir un vecteur énergétique stratégique d’un monde bas carbone. Mais qu’en est-il réellement ? Les projets d’aujourd’hui sont-ils tournés vers la décarbonation ? Les multiples annonces ont-elles été suivies d’une multiplication des investissements ? Soucieuses de se diversifier alors que la neutralité carbone devient la boussole climatique internationale, les entreprises du oil and gas se sont rapidement positionnées sur le marché de l’hydrogène. Son essor apporte également un nouvel espoir à des secteurs dont la décarbonation semblait dans l’impasse : les industries lourdes.
- Encore balbutiant, l’hydrogène bas carbone est propulsé sur le devant de la scène par les États. Cependant, la production actuelle d’hydrogène est loin d’être bas carbone, représentant seulement 1,4 % du total de l’hydrogène produit. Cette faible proportion s’explique par des coûts de production peu compétitifs par rapport aux alternatives carbonées.
- Faire du vieux avec du neuf : l’hydrogène laisse entrevoir un futur vert aux industries les plus émettrices.
- Les compagnies pétrolières et gazières sont très actives dans l’installation de capacités de production d’hydrogène, fortes de leurs capacités d’investissement et de leur volonté de diversification, mais également de leurs infrastructures de transport, puisque l’hydrogène peut être transporté par gazoduc.
- Malgré des annonces et des investissements encore insuffisants, la filière de l’hydrogène bas carbone se développe progressivement, suscitant de grandes attentes dans des secteurs de décarbonation complexe, notamment les transports, bien que l’électrification reçoive actuellement davantage d’attention.
Les investissements dans l’hydrogène ont pris un nouvel élan en 2020, en vue de son application à des secteurs fortement émetteurs et qui restent aujourd’hui complexes à décarboner : les transports et l’industrie lourde. En quête de diversification dans les services bas carbone, les entreprises du oil and gas ont bien reçu le message et se sont rapidement positionnées sur le marché, tirant profit de leurs réseaux de pipelines et de leurs capacités d’investissement. L’hydrogène vert, produit à partir d’électricité renouvelable, demeure toutefois encore peu compétitif en comparaison avec son cousin bleu, produit de la combustion du gaz et du captage du CO2 , moins performant d’un point de vue climatique. Les annonces de financement de projets d’hydrogène bleu et vert et les partenariats entre filières industrielles ont ainsi fleuri au rythme des engagements gouvernementaux, laissant entrevoir un climat favorable à la croissance de cette technologie de rupture sur laquelle se fondent beaucoup d’espoir pour la décarbonation de l’économie.