Transport • En pleine tempête commerciale, les ambitions climatiques des transporteurs maritimes restent un horizon lointain
Fortement perturbé par la pandémie, le transport maritime de marchandises doit tenir la barre pour assurer la reprise effrénée du commerce international. Une conjoncture économique erratique qui souligne les difficultés du secteur à répondre à la hauteur des accords internationaux sur la dépollution et la décarbonation.
En pleine tempête commerciale, les ambitions climatiques des transporteurs maritimes restent un horizon lointain
L’intense reprise de la consommation internationale de biens manufacturés durant et après les mesures de confinement ont plongé les chaînes d’approvisionnement dans un marasme sans horizon. De cette crise, les compagnies de porte-conteneurs tirent leur épingle du jeu en dégageant des profits financiers inédits grâce à l’inflation des tarifs de fret, alors que le secteur était à la peine depuis plusieurs années.
- Les compagnies maritimes emploient davantage la situation économique à l’extension de leurs capacités de charge et à l’intégration des chaînes de valeur qu’à l’amoindrissement des impacts environnementaux de leurs opérations.
- Contraintes par l’Organisation maritime internationale (OMI) à trouver de nouvelles solutions pour réduire leurs émissions de soufre et de gaz à effet de serre, les compagnies maritimes tardent à amorcer un réel virage.
- Pis, les solutions plébiscitées tant pour la dépollution (les scrubbers en sortie de cheminée) que pour la décarbonation (carburants GNL) entrent souvent en contradiction et génèrent des externalités pénalisantes pour l’un ou l’autre des objectifs.
Pour l’heure, l’OMI demeure peu encline à porter d’autres propositions plus ambitieuses défendues par certains de ses membres : forcer la réduction de la vitesse des navires, réguler les émissions de black carbon ou encore instaurer un marché d’échange de quotas d’émissions.