Transport • Au-delà de la motorisation, les villes réorganisent l’espace urbain pour une mobilité bas carbone
La place de l’automobile dans la mobilité urbaine s’amenuise, voire disparaît parfois dans certains quartiers, à certaines heures, selon certaines conditions de motorisation. Alors que la mobilité active gagne du terrain, la bicyclette et la marche à pied ont le vent dans le dos.
2022
Samuel Laval, Ministère de la Transition énergétique | Observatoire Climate Chance
2022 n’est pas (encore) l’année de la fin de la voiture en ville. Si, d’un côté, les municipalités s’efforcent de verdir leurs flottes de transports publics, grâce à des bus électriques et hybrides, elles cherchent aussi à diminuer l’importance relative de la voiture. La place de l’automobile dans la mobilité urbaine s’amenuise, voire disparaît parfois dans certains quartiers, à certaines heures, selon certaines conditions de motorisation. Alors que la mobilité active gagne du terrain, la bicyclette et la marche à pied ont le vent dans le dos.
- Une dynamique de décarbonation des modes de transport urbains semble bel et bien enclenchée : la transition énergétique des motorisations. En plus des véhicules légers , les bus se dirigent de plus en plus nettement vers l’électrification, porté par différentes approches selon les continents : régulation au sein de l’Union européenne, subventions étatiques en Inde et en Chine, fortes volontés municipales et programmes de financements internationaux en Amérique du Sud. Cependant, les volumes sont encore loin de concurrencer les unités thermiques ; aussi, l’accumulation des motorisations ne bénéficie pas à la décarbonation du secteur.
- Les autres leviers que sont le report modal et la sobriété peinent à jouer leur rôle dans ce processus. Pour les favoriser, de nombreuses villes tentent de repenser l’espace urbain pour donner davantage de place aux infrastructures pour les mobilités actives, restreindre l’usage de la voiture, voire l’interdire. Le vélo, qui est sorti en force de la pandémie, a maintenu son élan, avec la pérennisation des mesures temporaires.
Les villes sont en train de repenser l’organisation de l’espace public, par la création de diverses zones – zones à faibles émissions (voire à émissions nulles), zones piétonnes, et autres mesures similaires. Ces actions sont motivées à la fois par des raisons environnementales, notamment la réduction des émissions et l’amélioration de la qualité de l’air, et par des raisons sociales, pour permettre la mobilité de chacun sans dépendance aux véhicules thermiques individuels et aux énergies fossiles.