Transport • La transition énergétique du transport maritime international reste à quai
Engagé à réduire ses émissions de soufre et de gaz à effet de serre, le transport maritime a affirmé ces dernières années son appétence pour les scrubbers et le GNL. Mais le secteur peine encore à basculer à engager ces transformations à grande échelle, et doit résoudre les externalités négatives de certains de ses choix technologiques...
Après des années de rentabilité économique limitée, le secteur maritime profite à plein de la reprise des échanges commerciaux favorisée par la levée des confinements. Engagé à réduire ses émissions de soufre et de gaz à effet de serre, le transport maritime international a affirmé ces dernières années son appétence pour les scrubbers et le gaz naturel liquéfié ; des tendances qui se confirment en 2021. Mais le secteur peine encore à basculer à engager ces transformations à grande échelle, et doit résoudre les externalités négatives de certains de ses choix technologiques :
Alors que le secteur peine à réduire ses émissions en valeur absolue, l’OMI s’apprête à réviser la stratégie de réduction des émissions du secteur maritime en 2023 en fixant un objectif encore plus ambitieux. Il est à noter que ces dernières années, les acteurs du transport maritime international ont déjà fait de premiers choix technologiques de court terme : les scrubbers pour réduire les émissions de soufre, le GNL pour réduire les émissions du transport longue distance, et l’électrification pour les courtes distances. Toutefois, ces options ne seront pas suffisantes à long terme pour réduire de manière profonde les émissions du secteur.
Si le cap est fixé, des voies alternatives se dessinent pour réduire l’impact climatique du secteur. D’abord, la réorganisation des chaînes logistiques autour de pôles régionalisés tend à réduire la distance des échanges internationaux et les consommations énergétiques associées. D’autre part, des initiatives locales encore relativement exceptionnelles tentent d’organiser des chaînes de valeur construites autour du transport de marchandises par voile. Des carburants alternatifs reposant sur l’hydrogène, comme le méthanol et l’ammoniac, encore très peu répandus sur le marché, font l’objet d’investissements de plus en plus conséquents et s’affirment dans les stratégies de décarbonation des acteurs. Mais les très faibles volumes actuels de production d’hydrogène bas carbone (vert ou bleu) et la concurrence avec d’autres usages (décarbonation de l’industrie par exemple) interroge la capacité réelle de ces carburants alternatifs à faire basculer le secteur dans les années à venir.