Transport • Plébiscité par les industriels, la société civile et les pouvoirs publics, le rail poursuit son expansion
Alors que la faible intensité carbone des trains en font des cibles des politiques publiques de report modal, que ce soit pour les petites ou longues distances, le charbon, les métaux et les diverses marchandises qu’ils transportent sont liées aux industries émettrices...La Chine en particulière est un moteur d'expansion mondiale du rail.
Les trains jouent un double jeu parfois ambigu. D’un côté, leur faible intensité carbone en font des cibles privilégiées des politiques publiques de report modal, que ce soit pour les petites (rail urbain) ou longues distances (lignes à grande vitesse). D’un autre, le charbon, les métaux et les diverses marchandises qu’ils transportent sont parfois étroitement liées à des industries fortement émettrices. En particulier, la Chine déploie à travers le rail non seulement des infrastructures de transport, mais aussi une influence économique et politique dans le monde entier.
- Face aux limites des gains d’efficacité, les efforts de décarbonation du rail misent sur l’électrification et les renouvelables.
- La Chine met le monde sur ses rails, avec d’abord, la croissance de l’activité rail concentrée dans son propre territoire, et également ailleurs, avec la Belt and Road Initiative.
- Après l’euphorie initiale, la Belt and Road Initiative est en perte de vitesse
- En Afrique, les ressources stratégiques relancent le ferroviaire
Que ce soit pour le transport de passagers, le fret ou le rail urbain, la Chine va plus vite que le reste du monde. Plus encore, c’est elle qui tracte le déploiement du réseau ferroviaire mondial. À travers la Belt and Road Initiative, grand programme de développement de routes et d’infrastructures commerciales initié par le gouvernement chinois en 2013, des projets ferroviaires ont fleuri en Asie, en Europe et en Afrique. Le deal est toujours le même : la Chine finance de grands projets (ports, voies ferrées, routes, aéroports…) et, en échange, obtient un accès privilégié aux ressources et au commerce local. Ainsi, loin de viser un report modal du fret routier ou aérien, le développement du rail chinois répond bien davantage à une stratégie économique et politique qu’à un souci climatique. De multiples échecs, parfois à cause de contestations d’associations environnementales, ont cependant freiné cette dynamique.