Usage des sols • Foresterie communautaire en Afrique centrale : un modèle de gestion durable des forêts encore fragile
Présentant des avantages avérés en termes de conservation, de développement et d’atténuation du changement climatique, l’arrimage de la foresterie communautaire aux engagements internationaux sur le climat et la déforestation suscite une faveur grandissante, mais son bilan actuel reste mitigé.
2021
Marie-Ange Kalenga, Conseillère en politiques Forêts, Gouvernance et Développement
Présentant des avantages avérés en termes de conservation, de développement et d’atténuation du changement climatique, l’arrimage de la foresterie communautaire aux engagements internationaux sur le climat et la lutte contre la déforestation suscite la faveur grandissante d’ONG et d’organisations internationales. Si la superficie mondiale des forêts gérées par les populations autochtones et les communautés locales a augmenté au cours des deux dernières décennies, le bilan de la foresterie communautaire en Afrique centrale reste mitigé. En cause : des contraintes juridiques importantes, l’accaparement des terres et la captation des revenus par les élites, mais aussi un soutien politique inégal ; autant de facteurs qui ébranlent ce modèle de gestion durable.
- Depuis une vingtaine d’années, le modèle de foresterie communautaire développé dans le bassin du Congo a connu des résultats hétéroclites, et ne joue pas pleinement le rôle qui lui était initialement dévolu. On voit donc se profiler une conception différente, avec le besoin de sécuriser les droits des communautés locales et des peuples autochtones.
- Si les aides internationales et les accords européens ont permis des avancées importantes, une volonté politique et une cohésion interne restent nécessaires pour faire de la foresterie communautaire un modèle de développement durable et inclusif.
D’importants défis subsistent, auxquels plusieurs organisations tel que le CIFOR, Fern ou la Rainforest Foundation ont tenté de répondre en formulant des recommandations, comme la nécessité de renforcer la surveillance indépendante des forêts par la société civile et le besoin consécutif d’améliorer l’accès aux technologies numériques, la lutte contre la corruption, l’amélioration du cadre juridique existant pour favoriser une création et une exploitation des forêts communautaires qui soient adaptées aux besoins et capacités des communautés (et qui restent non discriminatoires à l’égard des femmes).