Allemagne • Tours et détours sur la route de la Verkehrswende, la « mobilité verte »

Sommaire

1. Transport : Le mouton noir des émissions GES allemandes
2. La politique nationale ne permet pas d’atteindre les objectifs européens
3. Un poids disproportionné de l’automobile et de la logistique dans l’économie
4. Villes et länder : des laboratoires d’innovation

Grands enseignements

• Les émissions du secteur du transport en Allemagne s’élèvent à 165,1 millions de tonnes de CO2 , légèrement au-dessus de leur niveau de 1990. Pour respecter le Plan d’action pour le climat 2050, publié en 2016 par le gouvernement allemand, ces émissions devraient diminuer de plus de 40% entre 2018 et 2030;
• En 2018, 3,4 millions de voitures ont été vendues en Allemagne. Leurs émissions moyennes sont parmi les plus hautes de l’UE (129,9 gCO2/km), contre 120,6 gCO2/km en moyenne), et loin des normes de la réglementation européenne imposant un niveau d’émissions moyen de 95 gCO2/km en 2021;
• L’industrie automobile allemande dispose d’un avantage concurrentiel sur le moteur à combustion interne traditionnel et il n’existe pas de consensus dans ce secteur sur une alternative. La trajectoire technologique des constructeurs reste largement indépendante des orientations publiques, du fait notamment des faibles incitations fiscales au niveau national;
• La logistique, autre secteur clef de l’économie allemande, expérimente des solutions de transport et de stockage à faible émission de carbone. Malgré la hausse du fret ferroviaire, le camionnage longues distances demeure une question cruciale avec 72 % du transport de fret;
• Les villes jouent un rôle important en tant que laboratoires d’expérimentation pour la réglementation (péages urbains, interdictions du diesel, etc.) alliant innovations organisationnelles technologiques. La part modale des transports en commun et doux augmente de nouveau dans les grandes villes depuis une dizaine d’années;