Retour sur la 21ème édition des Assises européennes de la transition énergétique

Les 28, 29 et 30 janvier, le Palais des Congrès de la ville de Bordeaux a ouvert ses portes à quelque 3 500 participants à l'occasion de la 21ème édition des Assises européennes de la transition énergétique. L'occasion pour Climate Chance de co-animer un atelier avec la Fabrique Écologique en s'appuyant sur son Bilan 2019.

Les Assises européennes de la transition énergétique: édition 21

Si « Les assises de l’énergie » s’adressaient jusqu’en 2016 en priorité aux acteurs français de la transition énergétique, ce rendez-vous a pris une nouvelle dimension en s’étendant à l’échelle européenne. Ainsi, cette édition a permis à des représentants de collectivités, d’associations, de collectifs de jeunes, de think-tanks, de syndicats ou encore d’entreprises privées ou publiques venus de différents pays de se réunir pour présenter leurs avancées et innovations dans le champ de la production et de la consommation d’énergie.  

Mais dans quel contexte mondial s’inscrivent les « Assises de l’énergie » ?

Selon le Bilan 2019 – Cahier Sectoriel de l’Observatoire Climate Chance, en 2019, les émissions de gaz à effet de serre liés à la production d’énergie n’ont cessé d’augmenter dans un contexte de grandes difficultés pour les entreprises historiques de ce secteur, notamment dans leurs tentatives pour se détacher des énergies fossiles. De plus, les politiques énergétiques restent globalement contradictoires : hausse des subventions aux énergies fossiles en parallèle à celle des mécanismes de soutien aux énergies renouvelables. Enfin, un mouvement croissant de « remunicipalisation » de l’énergie est à souligner en Europe et témoigne d’une volonté de contrôle plus direct de la production de la part des collectivités.

Les Assises: des exemples en matière de transition énergétique et des revendications

L’ équipe de Climate Chance présente aux Assises européennes de la transition énergétique de Bordeaux a identifié diverses bonnes pratiques détaillées lors des plénières, conférences et ateliers articulés autour du fil rouge: “Ensemble, cultivons le pouvoir d’agir!”.

Alain Waller, du syndicat d’ énergie de la Somme a ainsi présenté le projet de chaufferie de la ville de Corbie: 

Quatre représentants du mouvement des jeunes pour le climat venus de Suisse, de France, ou encore d’Ouganda ont pu faire entendre leurs revendications: « Avec la découverte des réserves pétrolières en Ouganda et le projet de construction de pipelines, des gens ont été déplacés sans compensation », a ainsi témoigné Hilda Flavia Nakabuye -de la communauté Green Planet Africa- en référence au projet d’exploitation pétrolière de Total en Ouganda


Anni Sinnemäki, Maire-adjointe en charge de l’environnement dans la ville d’Helsinki a quant-à elle présenté le bilan du plan local « climat, énergie, adaptation » de la capitale finlandaise: 

Climate Chance présente son Bilan 2019 aux côtés de la Fabrique Écologique

Lors de cet événement, Dominique Pialot, Directrice de la Communication et de l’Observatoire de Climate Chance, a co-animé aux côté de la Fabrique Écologique un atelier intitulé « La transition énergétique et le bloc communal, quels leviers ?».

Les échanges se sont articulés autour d’une note récemment publiée par la Fabrique Écologique « Les communes, les intercommunalités et l’action climatique : comment accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre », qui s’appuie notamment sur les enseignements du « Bilan 2018 de l’action climat non-étatique » de l’Observatoire Climate Chance.

Le « Cahier Territoire » 2018 sur la mobilisation territoriale  recense notamment le développement de plateformes et d’outils locaux pour la mesure, le reporting et la vérification (MRV) des émissions de gaz à effet de serre et des stratégies mises en oeuvre à l’échelle des territoires, exploité par la Fabrique Écologique.

Outre le constat de l’implication grandissante des acteurs non-étatiques à toutes les échelles, cet échange a permis de proposer certaines grandes directions à suivre pour accélérer la réduction des GES:

1. Chaque collectivité devrait se fixer une trajectoire d’émission de gaz à effet de serre.
2. Il serait également important de faire un débat d’orientation climatique avant le débat d’orientation budgétaire, pour que le climat soit pris en compte dans les choix d’investissement.
3. Enfin, il faudrait veiller à se demander systématiquement dans toutes les opérations de rénovation de logements et de bâtiments publics, comment y articuler le développement des énergies renouvelables.

La prochaine édition des « Assises » sera donc l’occasion de mesurer l’avancée des propositions mises en avant… rendez-vous en 2021.